Macif, détaché en tête, a bénéficié en premier de cette accélération et creuse l’écart avec ses poursuivants. La mer est hachée avec un clapot désagréable d’environ 1,5 mètre qui devrait enfler ces prochaines heures et rendre la navigation un peu plus cassante. Mais rien de très compliqué à gérer pour l’équipage de François Gabart qui commence à sentir le parfum de la victoire.
IDEC SPORT et Sodebo Ultim’, rentrés quelques heures plus tard dans ce couloir d’accélération, n’ont pu que subir l’éloignement inexorable du leader. Maintenant qu’ils ont l’un et l’autre suffisamment de vent pour exploiter toute la puissance de leur monture, l’élastique va cesser de s’étirer, mais le mal est fait. Il sera à priori impossible de reprendre plus de 100 milles au leader en moins de 500 milles de course ….
Actual regarde de loin ce combat à l’avant-garde. Après avoir quitté l’arrière de la dépression D3 qui file vers les côtes européennes, il a dû traverser cette nuit une zone de transition bien molle avant de rentrer à son tour dans le vaste flux de Sud-Ouest dont profitent déjà ses camarades de jeu. Le temps qu’il parvienne à New York, le vent aura probablement basculé au Nord-Ouest et ses derniers milles ne ressembleront sans doute pas à ceux des trois premiers.
La fin de course semble se dessiner plus précisément pour Macif. Il devrait tirer un grand bord vers Boston, virer en laissant sur sa droite le Cap Cod et s’approcher à moins de 100 milles de l’arrivée lundi vers 6H NY.
Dans l’Ouest, la basse pression en formation semble vouloir se creuser, se déplacer vers le Nord-Est et peut être se transformer, mercredi, en véritable dépression avant de commencer son grand voyage d’adulte vers l’Europe.
Dans son mouvement, elle devrait faire basculer les vents du Sud-Ouest au Nord-Ouest dans la journée de lundi.
Si Macif arrive tôt, il pourra remonter le chenal d’accès, sur un bord avec des vents de Sud-Ouest et passerait Verazzano en fin d’après-midi, entre 16H et 20H locales. S’il arrive tard, que les vents aient commencé à tourner à l’Ouest puis au Nord-Ouest, ou que la basse pression ait décidé de se déplacer plus vite vers l’Est, il serait contraint de tirer des bords dans cette dernière portion de parcours et ne franchirait la ligne d’arrivée qu’entre 18H et minuit…
Sauf incident technique, c’est la seule incertitude qui demeure pour savoir qui va gagner cette transat si atypique.
Dominic Vittet