À l’Ouest du nouveau
La dernière nuit n’a pas été de tout repos pour les équipages, sollicités sur le pont, aux manœuvres et aux réglages fins, pour tirer le meilleur des vents aussi évanescents que capricieux, qui ont sévi en bordure de zone d’exclusion des glaces au passage d’une zone de jonction entre les deux anticyclones (des Açores et des Bermudes) de l’Atlantique Nord. Si aucun chamboulement n’est à signaler dans les lignes des classements, force est de constater que les écarts, se faisant et se défaisant dans l’inévitable brouillard épais aux abords des grands bancs de Terre Neuve, ménagent aujourd’hui le suspense et augurent une fin de course ouverte aux surprises et rebondissements.
Macif, aux premières loges devant, a logiquement touché cette nuit la primeur de ce vent nouveau venant de le l’Ouest, tandis qu’IDEC SPORT et Sodebo Ultim’ se bagarraient encore dans cette zone de transition avec ses vents très changeants et aléatoires.
Tiercé gagnant ? Faites vos jeux…
Cet après-midi, François Gabart et les siens affichent ainsi plus de 40 milles d’avance sur le quintette de Francis Joyon. En 3è position, les hommes de Thomas Coville se démènent pour reprendre du terrain et revenir dans la bataille pour le tiercé gagnant de cette Transat Centenaire ouverte et engagée. Les voilà revenus à une douzaine de milles de leurs prédécesseurs immédiats. Plus en arrière, l’équipage mixte d’Actual mené par Yves Le Blévec, qui ne progresse pas dans le même système que les trois premiers, ne démérite pas pour limiter son retard à bord de son multicoque moins rapide et moins performant.
Au chapitre de la météo, si les prévisions sont assez fiables jusqu’à lundi matin, les cartes et et les modèles se brouillent et divergent pour l’atterrissage en baie de New York. « Il faut avouer que c’est le gros bazar et il est difficile dans ces conditions de fixer des ETA (Estimatd Time of Arrival). On ne sait pas du tout ce qu’il va se passer et les routages divergent beaucoup », commente Dominic Vittet, le consultant météo de la course. « Macif est en bonne voie, mais comme la situation n’est pas très claire, il reste beaucoup d’incertitudes. Il peut se passer plein de choses. Des doutes persistent pour le leader, laissant un peu d’espoir pour ses poursuivants. S’ils parviennent à revenir à 20 ou 30 milles, tout reste possible… » À trois jours minimum d’une arrivée si difficile à évaluer sur les eaux baignant Big Apple, faites vos jeux, rien ne va plus !