François Gabart (Macif) : « Cette nuit on a traversé une zone sans vent. Et bien que nos bateaux exceptionnels n’aient besoin que d’un petit souffle d’air, quand il n’y a pas de vent du tout, ils n’avancent pas. On a donc fait un peu de slalom pour essayer de tirer les bons bords et rester opportunistes dans ce type de situations qui ne sont jamais bien maîtrisées. La zone des glaces ne nous simplifie pas la vie, elle nous coince un peu, en ne nous laissant pas beaucoup de marge. On doit en tenir compte pour la stratégie dans les jours qui viennent. En tout cas, le Queen Mary 2, en plus de sa carburation au moteur, ne s’est pas gêné, il a bien mordu dans cette zone. On se dit que la vie est assez injuste ! Mais il est vrai qu’un petit growler sous l’étrave du paquebot, cela ne doit pas changer grand chose. En revanche, pour nous, cela peut devenir vite beaucoup plus catastrophique. 1 m3 de glace, soit quelques centimètres qui dépasseraient de l’eau, cela pourrait avoir des conséquences beaucoup plus dramatiques pour nos bateaux. »
Jean-Luc Nélias (Sodebo Ultim’) : « Il y a un parcours avec des zones interdites, et le Queen Mary 2 a coupé le fromage, ce qui n’est pas très fair play. Dans ce genre de situation, le jury peut infliger des pénalités !... Plus sérieusement, on a pu faire une partie de notre retard au passage d’une dorsale anticyclonique que les premiers traversent actuellement. Il y a forcément une compression de la flotte. Mais ces premiers vont redémarrer et cela va créer une extension et l’élastique va de nouveau se détendre. Il faut donc attendre quelques heures encore pour connaître le vrai écart entre les bateaux. La situation un peu « foireuse » qui nous attend après le passage de la zone des glaces - avec un anticyclone qui se reconstitue au large de New York au niveau de l’arrivée - pourrait nous être un peu favorable. Les meilleures chances que l’on puisse avoir se situent dans les dernières 24-48 heures heures de course. Si les hautes pressions s’installent, on pourra lors peut-être un bord du facteur, et pourquoi pas faire un petit hold-up ! »
Stan Thuret (Actual) : « Les bateaux de devant ont tapé les premiers dans une petite bulle. Pour nous à ce moment là à l’arrière, ça marchait bien à une allure un peu serrée du vent. Et là maintenant, cela va être à notre tour de buter un peu dans des conditions plutôt calmes et ensoleillées. Actuellement, on marche à 5 nœuds dans 5 nœuds de vent. On va essayer de ne pas trop plonger dans la petite bulle, mais la journée risque d’être un peu longue. Ensuite, il va nous falloir encore tricoter un peu au près. Mais nous sommes contents d’avoir repris un peu, et on reste sur nos routages du départ d’un peu plus de 10 jours, ce qui est pas mal. »
Alex Pella (IDEC SPORT) : « On vient de sortir d’une molle de petit temps. On est au près débridé, ça marche bien. Mer plate, le soleil est là. Ce sont des conditions de rêve. Notre camarade de devant navigue très, très bien à bord d’un très bon bateau, ce n’est pas évident de s’accrocher. Mais on est contents d’être là sur l’eau, sur cette belle course et tout se passe bien à bord. »