À 3 heures UTC ce mardi 27 juin, changement de décor à bord des quatre Ultimes. IDEC SPORT qui a pris la tête, a été le premier à virer juste avant le lever du jour, et au passage du front, navigue dans un vent instable en force, avec des rafales à plus de 25 nœuds obligeant les deux hommes de quart à être très vigilants.
« Je fais court car je ne veux pas laisser Alex (Pella) trop longtemps seul sur le pont. C’est assez chaud », explique Sébastien Picault, qui dispute là sa première transat aux côtés de Francis Joyon sur IDEC SPORT. À bord des trimarans situés à l’Ouest des îles Britanniques entre 49 et 52 degrés Nord, la tension est clairement montée d’un cran en fin de nuit, mais tous les équipages sont satisfaits d’avoir enfin pu accélérer après une journée particulièrement stressante à guetter la moindre risée. Ce mardi s’annonce donc plutôt musclé, au près et sur un long bord tribord amures vers le milieu de l’Atlantique Nord.
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Ils ont dit (vacation 3H, UTC) :
Yves le Blévec (Actual) : « On a passé une journée un peu difficile dans la dorsale où l’on n’a vraiment pas avancé vite. Là, on est partis pour une vraie transat de près, et on va accrocher un premier petit front dans les heures qui viennent. Actuellement on a une vingtaine de nœuds de vent avec des rafales, et sur le pont il faut vraiment garder la main sur les écoutes car le vent est assez instable. Le jour est en train de se lever. On prend nos marques, chacun rentre dans le rythme, et globalement ça va bien à bord et tout se met en place. »
Sébastien Picault (IDEC SPORT) : « Nous sommes au près et on a viré au passage du front. Il y a pas mal de petits trucs à ajuster, et comme nous sommes que deux sur le pont avec Alex (Pella), je ne vais pas pouvoir rester longtemps en ligne car je ne veux pas le laisser tout seul et le vent est en train de monter. On a pris un départ qui a plu à Francis (Joyon), et là on essaye de s’accrocher à Macif tant bien que mal, car il y a des conditions où il va vraiment très vite. Tout va bien à bord, il y a une super ambiance. On entre dans le vif du sujet… au près. On a fait un peu de « gennak » hier et c’était sympa ! »
Thomas Coville (Sodebo Ultim’) : « Hier on était à vue avec Macif et IDEC SPORT, et on s’est fait décrocher. Ils sont partis très, très vite devant. On a mis cinq à six heures avant de toucher du vent. Là, ils sont environ 35 milles devant. Cette nuit, on a fait pas mal de manœuvres, et c’est un luxe d’être en équipage dans ces moments-là. On était au reaching avec des pointes de vitesse sympa, mais dans un vent très irrégulier. Le vent a bien molli, et on a autour de seize nœuds. On n’a pas encore passé le front. Le jour se lève et on va bientôt virer. On fonctionne par quarts de deux, et on tourne toutes les deux heures. Là, Jean-Luc (Nélias) et Vincent (Riou) sont sur le pont, Billy (Besson) et moi sommes stand-by, et Loïc (Le Mignon) et Thierry (Briend) sont off. »