Toujours du près et bientôt du brouillard sur la route de New York

Toujours du près et bientôt du brouillard sur la route de New York

Des zones de transition, des rotations de vent, des petits molles, des manœuvres, du près, du brouillard … Au 3è jour de course, la Transat du Centenaire ne fait toujours pas mentir son niveau d’exigence sur son parcours d’Est en Ouest semé de pièges et d’embûches empruntant les traces retour du débarquement de juin 1917.

Macif Vs IDEC SPORT
Au troisième jour de course, la progression du Queen Mary 2, toujours lancé au pas de charge en direction de New York, cache mal l’intensité de la bataille navale qui se joue dans son sillage royal. Le duel, qui oppose, depuis le coup d’envoi l’équipage de Macif (François Gabart) aux cinq hommes d’IDEC SPORT (Francis Joyon), n’en finit pas de se corser à mesure que les bateaux se rapprochent des latitudes froides et inhospitalières des bancs de Terre Neuve.

Derrière, Thomas Coville et les siens, dont le retard s’est stabilisé à 70 milles, ne baissent évidemment pas la garde à bord de Sodebo Ultim’. L’équipage, qui pointe en 3è position, reste paré à saisir la moindre opportunité qui voudra bien se présenter devant ses étraves, sur les 2025 milles lui restant à parcourir d’ici l’arrivée en baie de New York, sous le pont de Verrazzano. En 4è position Actual (Yves Le Blévec) concède toujours du terrain, mais ne boude pas son plaisir concourir dans le cadre de cette course historique, qui offre au seul équipage mixte une occasion unique de croiser le fer sur un parcours inédit en équipage.

Courant du Labrador Vs Gulf Stream

 

Calme plat au 3è jour de mer après les premiers brouillards matinaux à bord du Queen Mary 2


Tête de pont de cette transat atypique, fort de sa belle avance qui se chiffre désormais à plus de 500 milles, le prestigieux paquebot, faisant dès le petit jour raisonner sa corne de brume, a planté ce matin le décor qui attend se poursuivants à voiles d’ici les prochaines 24 heures. Bienvenue au pays du brouillard, cet univers océanique et fantomatique dominé par le choc thermique généré par la rencontre frontale entre le eaux froides du courant du Labrador et celles beaucoup plus clémentes du Gulf Stream.  « C’est vraiment une zone particulière. Il faut imaginer que c’est comme si on avait de l’eau à 2° à Brest et à 25° à Vigo. En l’espace de 300 milles, il y a un différentiel incroyable, inimaginable dans le reste du monde», souligne Dominic Vittet, le consultant météo embarqué de THE BRIDGE.

 

Zone des glaces Vs anticyclone
Pas de quoi perturber le déroulé de la course opposant, les quatre duettistes de l’imperturbable « liner » transatlantique qui passera cette nuit, à 175 milles au Nord au dessus de l’épave du Titanic. Pour eux, il leur faut composer avec un ensemble de contraintes qui ne leur rendent décidément pas la partie facile. « Les bateaux vont rentrer dans le brouillard ce soir ou demain. Ils se dirigent vers l’anticyclone des Açores, qui est bien remonté et réduit considérablement leur marge d’évolution.  Les conditions ne sont vraiment pas très favorables pour la vitesse.  Macif, IDEC SPORT et Sodebo Ultim’ progressent dans des vents contraires, alors qu’Actual est encore dans du Nord-Ouest, sous un beau ciel bleu », ajoute le météorologue de la course.

D’après les dernières prévisions, les premiers trimarans Ultimes sont attendus lundi (le 3 juillet) vers 8h du matin, heure locale, à New York. Après avoir mené une course au sommet de la voile océanique dans des conditions complexes contre les vents dominants, ils accuseront alors 48 heures environ face au Queen Mary 2, qui rejoindra, quoi qu'il advienne, ls eaux de l'Hudson River, dès samedi, aux premières lueurs du jour.