La configuration actuelle sur l’Atlantique ne s’avère pas favorable à un temps canon pour les multicoques géants : l’anticyclone des Açores barre la route en gonflant vers le Nord, puis en implosant en deux cellules au large de Terre-Neuve. Et si le temps de cinq jours dix-neuf heures affiché au tableau de marche du paquebot de la Cunard est à portée maxi-multicoques qui peuvent aligner des journées à plus de 800 milles, ce ne sera pas le cas pour cette première édition de THE BRIDGE où les équipages vont devoir composer avec de petits airs dès le départ, puis des vents contraires sur la route Nord ou des vents portants asthmatiques sur la route Sud…
L’aire de glace
À ce jour, une zone d’exclusion des glaces positionnée au Sud-Ouest de Terre-Neuve est définie pour éviter le croisement d’icebergs emportés par le courant froid du Labrador, ce qui limite les possibilités stratégiques des navigateurs à l’approche des côtes américaines. En fonction des données fournies par les observateurs canadiens, cette délimitation pourrait être modifiée afin d’ouvrir le jeu alors qu’une dépression se créera mercredi au large de Boston.
Mais ce sont vers les conditions météorologiques du départ que les regards se tournent, même si le ciel sera dégagé ponctué de quelques petits nuages : la combinaison à 19h00 d’une pleine mer de coefficient 103, du survol d’un A-380 au dessus du pont de Saint-Nazaire, d’un chenal réduit pour que le Queen Mary 2 puisse sortir de l’estuaire de la Loire et d’une brise de Sud-Ouest à Ouest d’une dizaine de nœuds devant s’orienter à l’Ouest-Nord Ouest juste avant le coup de canon libérateur, impose rigueur et prudence pour les quatre trimarans Ultime (Actual, IDEC Sport, MACIF, Sodebo Ultim’) avant de s’élancer pour les 3 150 milles du parcours de THE BRIDGE.