Les cinq hommes d'IDEC SPORT terminent cette course d’Est en Ouest après 8 jours 11 heures 9 minutes et 3 secondes de course. Ils ont parcouru 3484 milles à 17,16 nœuds de moyenne entre Saint-Nazaire et New York. Sodebo Ultim’ (Thomas Coville) est lui attendu au lever du jour à New York, et va logiquement prendre la troisième place quelques heures derrière IDEC SPORT.
« Nous sommes à quatre milles de la ligne et on vient d’empanner à nouveau. IDEC SPORT glisse sous gennaker dans très peu de vent. Il y a un peu de monde sur l’eau mais pas tant de trafic que ça. Il y a des lumières partout à terre, des avions, des hélicoptères, des feux d’artifice… On a l’impression d’être revenus dans la civilisation ! » raconte Gwénolé Gahinet lors de la vacation ce mardi matin 4 juillet à 3 heures UTC.
Tandis que le grand trimaran rouge en termine au portant après une traversée effectuée intégralement au près et par la route Nord, c’est un Thierry Briend à la voix claire et tonique, rassuré et rassurant, après sa violente chute dans la nuit de dimanche 2 juillet alors qu’il était à la barre de Sodebo Ultim’ qui décroche le combiné téléphonique lors de cette même vacation : « je suis toujours allongé. J’ai quand même des douleurs aux cervicales, mais globalement ça va bien. Ça fait une journée et demie que je ne peux pas faire grand chose… Je suis un peu inutile. » Le trimaran le plus rapide autour du monde en solitaire, avance dans des vents erratiques et très faibles sur une mer totalement lisse en approche de New York, qu’il devrait atteindre au lever du jour si le vent ne tombe pas complètement. Pour Actual, naviguant tribord amures dans un vent de 20 nœuds et à 430 milles de New York, il est encore un peu tôt pour donner une estimation du temps d’arrivée. Samantha Davies, la navigatrice du bord explique ce matin que les routages à partir des modèles météo européens et américains étant différents à l’approche de « la ville qui ne dort jamais », une ETA précise reste encore trop aléatoire, et ce d’autant que le vent devrait rester faible jusqu’au bout.
Ils ont dit :
Thierry Briend (Sodebo Ultim’) : « Je suis toujours allongé. J’ai quand même des douleurs aux cervicales, mais globalement ça va bien. Ça fait une journée et demie que je ne peux pas faire grand chose. Je suis un peu inutile, mais bien entouré, et l’équipage est aux petits soins. On a des conditions pour finir qui sont très calmes. Il y a très, très peu de vent, et ce sont les derniers moments tranquilles et sympas ensemble. Nous sommes sous la barre des 50 milles et on devrait arriver au petit matin si le vent tient. Là, je suis en train de voir à travers le hublot quelques feux d’artifice tirés à droite et à gauche. »
Sam Davis (Actual) : « Ça va bien. On est au près avec les derniers courants du Gulf Stream et un peu de mer. Il y a 20 nœuds de vent et le bateau va bien. On est tribord amures et le vent reste instable sous l’effet des eaux chaudes du Gulf Stream. On va avoir aujourd’hui une journée de transition et il ne va pas y avoir beaucoup de vent. Il nous faut trouver le meilleur chemin entre le près et le portant, et se servir des veines de courant qui peuvent nous aider à gagner vers le but. L’équipage était très heureux quand je lui ai annoncé que le près était fini. J’espère que nous allons pouvoir rentrer à New York directement. C’est difficile d’indiquer une ETA précise, car les modèles ne donnent pas les mêmes infos, mais ce devrait être en fin de journée mercredi 5. On va tout faire pour arriver près de la statue de la Liberté au moment du coucher de soleil, mais ce n’est pas gagné. On verra demain comment ça évolue. Tout le monde est en pleine forme et il y a Davy (Beaudart) qui est à fond dehors, et Yves (Le Blevec) en stand-by, les autres étant en train de se reposer. »
Gwénolé Gahinet (IDEC Sport) : « Là, on vient de faire des empannages dans du vent très faible d’environ 5 nœud pour éviter les hauts fonds à côté du chenal. Le vent a molli progressivement en adonnant, et on est passés du J1 au gennaker. Il y a un peu de monde sur l’eau mais pas tant de trafic que ça. Il y a des lumières partout à terre, sur les ponts, des avions, des hélicoptères, des feux d’artifice… On a l’impression d’être revenus dans la civilisation. On est dans un état correct même si on n’est pas reposés. « Nickel chrome ! » me dit Pic (Sébastien Picault). On a plutôt bien géré les quarts à cinq et c’était assez agréable. Ça a bien fonctionné. Il y a quand même de la fatigue accumulée et on va la sentir en arrivant à terre et surtout demain. »